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 Little Talks • Alan&Jaya

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Jaya Rakhshani
Jaya Rakhshani

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MessageSujet: Little Talks • Alan&Jaya   Little Talks • Alan&Jaya EmptySam 22 Aoû - 11:37

Little Talks
Alan & Jaya


Moins d’un mois, c’était ce qu’il avait fallu à Pagford pour passer à autre chose. Les discussions, les plaintes, les larmoiements, les encouragements, plus rien de tout cela n’avait cours. On avait enterré Charles, et toute l’émulation retombait comme un soufflé sortit trop tôt du four. Il ne restait donc que les proches que la famille de l’ancien directeur de Sweetlove House qui était en deuil. Jaya était en deuil. On ne l’avait pas vu quitter cette si sévère robe noir depuis l’enterrement, et cette veste grise longe et difforme dans laquelle elle se pelotonnait avec distinction tandis qu’elle faisait son travail dans la petite bourgade et ses alentours. Seules ses boucles d’oreilles dorées apportaient un brin de couleur qu’on ne se refusait pas ajouté à la couleur pourpre qu’elle peignait sur ses lèvres, derniers signes de vie de cette âme qui errait plus qu’elle ne vivait.
C’était devant l’école de son ancien meilleur ami, et aussi un de ses lieux de travail favoris que la jeune femme arrêtait sa vielle Porsche gris métallisée aujourd’hui. Baissant le son de la radio qui diffusait un très vieux morceau des Rolling Stones – de l’époque où ils avaient piquée la coupe de cheveux des Beatles – Jaya Rakhshani observa le château d’un œil nostalgique, elle se souviendra toujours de la première fois où elle avait aperçu cette construction archaïque de pierre, un véritable château anglais comme on en avait pas à Londres. Un petit îlot de moyen-age au milieu de cette culture bourgeoise et coincée, elle en était immédiatement et irrémédiablement tombée amoureuse.
Une fois la radio éteinte, le moteur coupé et la voiture fermée. Jaya se dirigea comme elle le pouvait sur ses talon aiguilles noir satinée sur le gravier blanc du chemin, vers l’entrée, deux grandes portes en chêne clair massif l’attendaient, ouvertes comme à leur habitude. La psychologue posa une main sur le bois tout en observant l’ouvrage. Charles avait toujours été fier des fondations de sa demeure ancestrale, mais ce que la Rakhshani trouvait le plus formidable c’était toutes ces portes de bois épais gravés si finement. Elle aimait ce château, comme elle avait aimé Charles, aussi platoniquement que passionnément.
Après avoir passé les nombreux couloirs plus ou moins en bon état de Sweetlove House, Jaya se rendit dans son bureau. Il était ouvert de 14h à 17h pour tous ceux qui le souhaitaient en période estival, ce qui se traduisait souvent par « personne » surtout qu’ici elle accueillait principalement les jeunes de l’établissement ou les anciens pensionnaires, qui se faisaient un plaisir durant les vacances de se tenir le plus loin possible de leur école, ce qui était compréhensible. Néanmoins après les récents évènements qui avaient bouleversé la ville, elle c’était étonnée de voir quelques jeunes filles et jeunes garçons venir la voir, pour dire deux mots, avoir un interlocuteur, poser quelques questions, cela lui avait fait autant de bien à elle qu’à eux, car replonger dans le bain du travail après une telle perte était bien plus facile auprès des enfants que des adultes. Ouvrant la porte du petit local aux murs jaunes délavés qui lui servait de bureau Jaya se précipita sur le répondeur. Aucun message. Pas une âme qui semblait se présenter à elle aujourd’hui.
Dommage, tant pis. Elle s’affalât sur son fauteuil en poussant un long soupire, fermant les yeux. Elle aurait aimé plus dormir, sa tête ne cessait de la lancer depuis hier, son manque de sommeil commençât à se faire ressentir. Elle aurait aimé rentrer chez elle et abandonner ses oripeaux de jeune femme pleine d’assurance, mais il était bien trop tôt. Appeler sa mère pour passer le temps ? Hors de question ! Griffonner quelques mots, elle n’en avait pas plus le courage, non, elle la solitaire avait besoin de voir quelqu’un n’importe qui. Le premier sur qui elle tomberait, peu importe ce qu’il ou elle faisait.
Jaya regarda par la fenêtre, personne, le château semblait vidé de ses propriétaires, plus âme qui vive, et pourtant elle était bien placée pour savoir que les apparences étaient bien trompeuses. Car derrière l’armée de mômes qui parcourait les couloirs dans l’année, derrière les querelles du conseil qui la fatiguait énormément, il y avait toute cette équipe qui travaillait d’arrache-pied pour les enfants des Champs. Une équipe qu’elle connaissait bien pour la plus part. Lily-Jo, Sully, Yann et tous les autres.
Attrapant ses clefs, elle se précipita dehors, ferma son bureau et parcourus les couloirs en quête du premier adulte sur qui elle pourrait tomber, en quête de la première âme qu’elle puisse croiser et qui ne serait pas hostile à sa présence.
Une sonnerie de téléphone fixe se fit entendre, une voix d’homme suivit, quelques mots, puis un combiné qui se repose sur son socle. Un bruit de feuille et de stylo qui gratte sur le papier. Jaya accéléra sans s’en rendre compte sa marche avant de s’arrêter net devant le bureau du secrétariat. Un jeune homme, à la barbe fourni et aux tatouages apparents sur les centimètres de peau non caché par son t-shirt, se trouvait là. Alan Powell.
Jaya tapa doucement contre la porte en avançant un peu dans l’encadrement. Ses grands yeux noire se posèrent sur la pièce, elle était rarement venue ici, elle signait la plus part du temps ses papiers dans son offices et les faisaient parvenir ici en coup de vent, mais l’endroit n’avait rien de désagréable.
« - Bonjour. Je te dérange ? »
La longue silhouette de l’indienne enveloppée dans son manteau gris long mais parfaitement coupée, se dessinait entre l’encadrement en bois de la porte, étrangement elle n’osait pas entrer dans l’office sans l’approbation de son occupant, une forme de politesse étrange mais qui venait de son éducation.  Un sourire barra son visage, un sourire à la fois triste et joyeux, comme celui d’une veuve, ou de quelqu’un de perdu, elle ne savait plus vraiment ce qu’elle était pour l’heure, mais elle avait souri en voyant Alan aussi étrange que cela puisse paraitre.
electric bird.

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Alan J. Powell
Alan J. Powell

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MessageSujet: Re: Little Talks • Alan&Jaya   Little Talks • Alan&Jaya EmptyMar 15 Sep - 21:11

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Alan & Jaya


Les rentrées anticipées étaient le lot annuel de chaque personnel administratif dans le milieu scolaire. Finaliser les inscriptions de dernières minutes, débattre de cas déjà en cours, il y avait tant à faire à Sweetlove House, plus que dans la plupart des établissements classiques. Mais cette année détonait méchamment en comparaison. Il avait fallu palier à la mort de Charles, donner des responsabilités temporaires, mais plus conséquentes à certains et Alan avait été le premier à donner son aval. Septembre allait être une belle merde pendant un moment, il était préférable qu'il connaisse les dossier sur le bout des doigts ainsi que ceux de ses collègues. Il avait toujours eu une mémoire remarquable mais elle s'était encore plus développée suite à son arrivée à ce poste.
Ses mains virevoltaient sur tout le bureau, seul le bruit des feuilles qu'il bougeait et les roues de son fauteuil vers les étagères troublait cette chaude journée.
Chaque personne avait réagi à sa façon lors de l'annonce. Lui qui avait déjà connu le deuil ne s'imaginait pas qu'autant de réactions différentes était possible. Il y avait eu ceux qui avaient quitté l'établissement, pensant à leur propre avenir loin de ce lieu sans futur, d'autres n'avaient tout simplement pas eu la force d'y rester sans la présence du défunt directeur. Dans le lot de ceux qui avaient signé pour rester à bord du navire, plusieurs mesures s'étaient faites ressentir. Quelques personnes étaient partis s'exiler un moment, fuyant le chaos soudain du château et cherchant le réconfort auprès de leur famille. Être dans les lieux où l'on a eu l'habitude de côtoyer une personne pouvait être extrêmement douloureux, c'était pour cette raison qu'Alan, malgré les supplications de sa mère, avait refusé de revenir à Porthmadog. Tout son passif avec Cathy était là-bas, Pagford était la ville et la vie d'Angelina, cela rendait les choses beaucoup plus facile à supporter.

Contrairement à d'autres de ses collègues, Alan avait sans rechigner, regardé ceux qui en avaient besoin prendre leur distance avec le château. Le travail ne lui faisait pas peur et il savait qu'il fallait que le temps fasse son œuvre. Si ça leur permettait de revenir dans les meilleures conditions possibles, il n'allait pas cracher dessus. Mais une personne l'inquiétait légèrement. Il s'était tout de suite demandé comment elle allait réagir, jeune femme imprévisible, mais le comportement de Lily-Jo le faisait s'interroger sur quoi serait fait l'avenir. L'infirmière était prostrée dans sa chambre la plus part du temps. Pendant les premiers jours, elle n'avait pas quitté les quatre murs de la pièce mais l'afflux d'élèves amochés l'avait forcée à se montrer.
Car la disparition du directeur n'avait pas affecté uniquement son équipe. Certains étudiants avaient été fortement touchés. Charles avait été une figure paternelle pour beaucoup, surtout pour ces ados en mal d'amour. Ils sentaient également que le futur était devenir incertain et la possibilité de retrouver leur ancien style de vie voire pire, avait échauffé les esprits et les cœurs, et plusieurs incidents s'étaient déclarés au château. Sans compter les petits malins qui s'étaient emparés de la situation pour foutre le bordel, plus enclin à profiter du chaos des premiers jours que de pleurer Charles Statton. Un vrai boxon. Un beau, un grand qui partait dans tous les sens mais avec cinq frères, une femme décédée et une petite fille, les états d'urgence étaient devenus la spécialité d'Alan.  Mais jongler entre les nouvelles inscriptions validées, celles annulées suite au décès de Charles et les élèves déjà scolarisés mais retirés de l'établissement à cause du drame, le jeune homme avait sérieusement regretté la non disponibilité de Lily-Jo Miles pour s'occuper d'Angelina. Le seul « avantage » à tout ça fût que parmi la pagaille et l'approche des grandes vacances, la vue du bébé sur sa chaise haute dans le bureau d'Alan n'avait pas vraiment attirée de réflexions. Entendre les babillements d'Angie, le nez plongé dans ses dossiers, un stylo tournant dans une main, l'autre entre la famille et le combiné, était quand même une bouffée d'oxygène qu'Alan appréciait. Mais septembre approchant, il avait confié sa fille à une voisine afin de ne pas se laisser trop distraire et réapprendre à Angie à ne pas passer ses journées avec lui. Elle faisait partie de ces enfants vifs dont on s'émerveille de chaque mouvement, dialogue ou hochement de tête. Et sans en faire une gosse pourrie gâtée, Alan la couvait plus que de nature, mais qui pouvait vraiment lui en vouloir. Leur ligne d'éducation avait été claire dès le début avec Cathy et il tenait à la respecter au pied de la lettre.

Ses yeux le piquant une nouvelle fois lui firent pourtant regretter la présence du bébé et surtout la perte de Charles. Il était rare qu'il bloque ainsi sur un cas. Normalement il s'en référait à Charles qui réunissait le staff s'il jugeait que la décision devait être prise en équipe. Mais le jeune homme devait se faire à l'idée qu'il trouverait un bureau vide et la moitié du personnel n'était pas entre les murs du château à l'heure actuelle.Ce gamin était ce qu'on appelait un « Penny ». Deux faces, deux possibilités, une seule gagnante. La faculté d'adaptation de certains élèves n'était pas forcément flagrante et il fallait faire attention à ne pas refuser une candidature juste parce que le défi paraissait trop compliqué. Il arrivait souvent qu'un dossier bétonné cachait uniquement une mauvaise éducation ou méthode de suivi. Un travail était certes nécessaire ais ça pouvait porter ses fruits.

« - Bonjour. Je te dérange ? »

Alan releva les yeux, légèrement surpris. Au moins on ne pouvait pas lui reprocher un manque d'implication, un incendie se déclarerait, il ne le saurait même pas, tellement accaparé par son travail. Jaya Rakhshani donnait l'impression d'être en plein hiver avec son long manteau et sa mine fatiguée. Pourtant elle abordait un air digne, qu'Alan ne savait pas attribué à son caractère ou à ses origines. Il lui désigna la chaise du bureau de son collègue à proximité.

« Pas du tout. J'essaie d'avancer un maximum mais ce foutu cas me prend la tête et je dois donner une réponse. »
electric bird.

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Jaya Rakhshani
Jaya Rakhshani

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MessageSujet: Re: Little Talks • Alan&Jaya   Little Talks • Alan&Jaya EmptyVen 18 Sep - 11:48

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Alan & Jaya


Les bureaux et les salles de Sweetlove House se suivaient mais ne se ressemblaient pas, chaque pièce était différente, chaque pièce apportait un univers à part, laissant découvrir à mesure des années qui passaient de nouveaux détails qui permettait de retranscrire l’histoire plus ou moins fidèle de la vie de la famille Statton depuis le moyen-âge jusqu’à aujourd’hui. Le bois semblait vivant, parfois Jaya se demandait si l’expression « les murs ont des oreilles » n’avait pas été créée ici à Pagford dans ce beau bâtiment. Mais aujourd’hui le bois était en deuil, ou bien était-ce elle qui le voyait ainsi. Face à elle derrière son bureau Alan et son corps recouvert de marques d’encre l’invitait à prendre place, elle s’avançât, à pas de loup, jugeant qu’il ne fallait pas trop réveiller le bois qui dormait, espérant que le souvenir de Charles à côté d’elle dans cette même pièce quelques mois plus tôt ne vienne pas la gifler comme une bourrasque de vent glaciale. Et pourtant ce fut le cas. Elle revit la dégaine de son ami, ses yeux se posant sur elle par-dessus la monture de ses lunettes tandis qu’elle validait les derniers dossiers de fin d’année. Ils c’était échangés un sourire, ils n’avaient pas besoin de parler, elle avait compris qu’il faisait juste attention à elle ici, comme elle faisait attention à lui lors de leurs séances. C’était tout à fait défendu par le conseil des médecins de devenir ami avec l’un de ses patients, et Jaya ne faisait en réalité jamais rien de défendu, mais avec Charles cela lui avait paru différent, rien n’aurait pu empêcher leur amitié de ne pas éclore, rien n’aurait pu empêcher sa mort soudaine, ainsi allait la vie.
Posant ses yeux sur le dossier qui semblait donner du fil à retordre au secrétaire Powell, Jaya se permit de tendre la main vers les feuilles jaunes sur lesquels différentes personnes avaient écrit et où on avait épinglé la photographie d’un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de seize ans et qui portait déjà les marques de ceux qui ont trop vu de la vie.
« Je l’ai déjà vu quelque part … »
Jaya connaissait bien mieux les habitants de Pagford que ceux des Champs, en réalité elle avait bien du mal à entrer dans la cité sans être accompagné, on l’avait jugé assez rapidement comme une habitante du village et donc elle n’était pas des mieux admises entre les ruelles malfamées de la cité industrielle. C’était son expérience à Sweetlove House qui lui permettait de mieux connaitre la population de la banlieue, en effet à Pagford il n’était pas difficile d’avoir de la clientèle, elle venait à vous, toutes les bourgeoises voulaient une psychologues, quelqu’un à qui raconter les dernier potin plus que quelqu’un à qui se confier et à qui demander de l’aide, mais Jaya en avait pris son partie, elle faisait son travail à son cabinet, au château et à l’hôpital, elle avait presque trois emploi bien distinct, mais c’était aussi l’une des raisons qui l’avait fait rester, ne pas être trop longtemps dans la même routine et aider le plus de gens possible, c’était sa vocation.
Parcourant des yeux le rapport du commissariat, la déposition du père qui voulait que l’on incrimine son fils – encore un qui avait tout compris- la fugue de sa sœur … Jaya s’arrêta un instant sur le nom qui était inscrit, la grande sœur du jeune homme, elle en avait déjà entendu parler.
Se levant du siège où elle avait pris place elle se dirigea rapidement vers le bureau d’Alan et vint se positionner à ses côtés, posant le dossier devant le secrétaire à la barbe fournis et au look si détonnant dans cette petite ville.
« La grande sœur, il me semble …. Mais je me trompe peut-être … que ça a été l’un des cas d’O’Breaden. Il faudrait voir avec lui pour le suivit du petit, non ? Peut-être organiser un rendez-vous entre lui et le garçon. Dans ce genre de cas de toute façon c’est du cinquante-cinquante, et les parents ne prendrons pas position. Le rapport du psychologue de l’assistance social est médiocre, je pense qu’une entrevue ne serait pas de trop. Mais il faut voir avec O’Breaden, lui pourra certainement nous aiguiller sur la famille et… il doit connaitre le garçon. »
Oui il était bien une chose que l’on ne pouvait enlever à Jaya Rakhshani, elle aimait son métier, malgré la souffrance qu’elle portait en elle, elle ne pouvait s’empêcher de sauter sur une occasion d’appliquer ce pourquoi elle était faite, de suivre la volonté de Charles. Ou alors cette manière de ne pas lâcher le travail, ne serait-ce qu’un instant c’était peut-être un moyen de ne pas accepter de faire son deuil, elle ne savait pas, elle ne savait plus, et ses yeux brillaient d’une fougue nouvelle tandis qu’elle regardait ce dossier. Non l’avenir de Sweetlove House n’était pas noir, le château allait continuer d’accueillir les enfants en difficulté il ne pouvait en être autrement.
Soudain ses genoux lâchèrent et elle sentit la terre vaciller légèrement sous elle, se rattrapant de justesse au bord du bureau, chancelante, vacillante, telle la flamme d’une bougie sur laquelle on aurait soufflé, son corps mince palissant à vue d’œil. Luttant pour garder les yeux ouvert, Jaya passa une main délicate et fébrile dans ses cheveux pour les relever et tenter de sourire à l’homme qui se trouvait à ses côtés, cette fois elle n’avait pu cacher sa faiblesse, car cette dernière avait accaparé tout son corps sans crier gare.
electric bird.

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Alan J. Powell
Alan J. Powell

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MessageSujet: Re: Little Talks • Alan&Jaya   Little Talks • Alan&Jaya EmptyDim 1 Nov - 19:03

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Alan & Jaya


« La grande sœur, il me semble …. Mais je me trompe peut-être … que ça a été l’un des cas d’O’Breaden. Il faudrait voir avec lui pour le suivit du petit, non ? Peut-être organiser un rendez-vous entre lui et le garçon. Dans ce genre de cas de toute façon c’est du cinquante-cinquante, et les parents ne prendrons pas position. Le rapport du psychologue de l’assistance social est médiocre, je pense qu’une entrevue ne serait pas de trop. Mais il faut voir avec O’Breaden, lui pourra certainement nous aiguiller sur la famille et… il doit connaître le garçon. »

En un fragment de secondes, Jaya avait rejoint ses côtés et faisait courir ses doigts sur le dossier pour lui montrer plusieurs informations pendant qu'elle lui parlait. Alan pencha la tête immédiatement pour suivre les réflexions de la psychologue qui ressemblaient plus à une discussion envers elle-même, mais il ne lui en tenu pas rigueur, ils étaient tous à bout depuis des semaines et après tout, elle lui fournissait quand même des éléments qui le soulageait d'un poids. C'était une des choses qui avait séduit Alan lors de sa prise de poste à Sweetlove House, beaucoup de décisions étaient évoquées en équipe et pas uniquement pour des sujets importants. Que se soit le corps enseignant, médical ou les éducateurs, ils étaient souvent tous rassemblés et chacun avait son mot à dire et avait le droit de l'exprimer. Et bien que le personnel de Statton avait de l'expérience et était à même de prendre des directives seul, même le plus indépendant des intervenants aimait bien partager son avis avec un collègue, juste pour le plaisir d'un parler. Mais c'était aussi un certain soulagement de pouvoir avoir un œil neuf et parfois plus objectif que le sien. Alan savait qu'il faisait du bon travail mais il était un élément récent de cette équipe et ne connaissait pas forcément le passé de tous les élèves qui avaient parcouru les couloirs de l'établissement. Il avait même encore beaucoup à apprendre et c'était ce qui lui plaisait dans ce job. Aucun jour n'était identique, chaque cas différent, jamais il n'aurait pensé ne pas ressentir de monotonie derrière un bureau. Il avait même pris goût aux tâches moins centrées sur les gamins. Il se demandait vraiment si tout cela allait changer avec la disparition de Charles Statton. Est-ce que la nouvelle direction allait autant faire confiance à l'équipe du château et leur laisser cette autonomie,
Ses frères le charriaient souvent à ce propos, lui enfant typique de Porthmadog qui jouait désormais les secrétaires. Il avait troqué les longs bermudas et son sac en toile pour des pulls en laine et des stylos dans tous les sens. Et depuis la naissance d'Angelina, il arrivait que son bric-à-brac soit accompagné de couches, bavoirs et biberons. Une fois sur deux, il oubliait de défaire son sac après un week-end avec sa fille et se retrouvait avec toute la panoplie de bébé dans le bureau. Et une fois sur deux, la baby-sitter, Abbigayle, voire même Lily-Jo, devait passer récupérer les affaires. Dès les premières minutes de la vie d'Angelina, il s'était montré père exemplaire malgré son jeune âge. Les années passées avec Anaw, Andreas et Arvel n'avaient pas été infructueuses et même si l'on devait admettre qu'Alan n'était pas en lisse pour un prix Nobel, on ne pouvait cependant pas lui enlever sa générosité, son calme et sa maturité.

« Super, je vais voir si je peux choper Sully » dit-il en collant un post-it sur le dossier. « Ça ne serait pas mal de prévoir un... » 

Comme dans un mauvais film, il vit le le corps de la jeune Indienne basculer au ralenti et ses mains se refermèrent sur les épaules au même moment où Jaya se cramponna au bureau pour se stabiliser. Alan avait la sensation qu'il allait la casser en deux s'il augmentait la pression de ses doigts pour la maintenir debout. Les origines de Jaya lui conférait une beauté atypique qui était indéniable, elle provoquait parfois des réactions racistes mais faisait également fureur dans la bourgade anglaise. Mais aujourd’hui, Alan trouvait que ces traits exotiques lui portaient préjudice. Sa peau hâlée montrait un manque de sommeil ainsi que d'autres carences et lui donnait un air encore plus distant et froid. Sa longue chevelure qui lui barrait le visage donnait l'impression de peser un poids considérable sur ce corps frêle. Elle restait malgré tout très élégante, mais il n'était pas dupe, on pouvait sentir que le décès de Charles la marquait fortement. Il ne pouvait pas lui enlever cette douleur. Il ne pouvait pas faire comme si c'était sans importance et qu'il fallait aller de l'avant.
Il avait crié, supplié, insulté ce Dieu qui lui avait pris l'amour de sa vie et son frère. Afran, le roc, l’aîné, l'héritier de tout, la maison, la présence des Powell. Amon avait tout à coup été propulsé au premier rang, lui encore célibataire et sans enfant. S'il n'avait pas eu sa fille, Alan aurait très certainement sombré, peut-être même que l'alcool et la violence auraient pris le dessus sur cet être bon.

« Okay, là. Ne bouge pas. »

A l'aide de son pied, il ramena la chaise près du bureau et y assit Jaya sans grande difficulté. Il descendit doucement ses mains jusqu'aux siennes et serra ses doigts pour avoir son attention et la faire redescendre lentement. Après avoir réussi à apercevoir ses yeux noirs parmi les mèches brunes, il se releva pour se dépêcher d'aller à la fontaine d'eau dans le coin de la pièce.
Pendant que le gobelet se remplissait, Alan se demandait quelle ligne de conduite adopter, chacun vivait son deuil à sa manière et il se voyait mal parler de Charles avec Jaya pour la réconforter alors qu'elle avait été bien plus proche du directeur que la plupart du reste de l'équipe. Elle en avait fait un ami, ce qui rendait cette perte encore plus difficile.
Il lui tendit le verre tout en s'asseyant sur le bureau. Il gratta sa barbe d'un air embêté, regardant la psychologue au cas où elle aurait besoin de quelque chose.

« Tu as fini ta journée ? Tu veux qu'on aille prendre un break, je ne suis plus à ça prêt. »
electric bird.

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